Le portable des années 1900, l'e-mail avant la lettre, c'est la carte postale. D'un coût modique, elle est fiable, sûre. Qu'elle représente une rue, un petit métier, une scène pittoresque, un commerce ou un groupe, la vulgarisation de la photographie est à l'origine de cet engouement. Ces millions de vues nous renseignent sur l'habitat, les conditions de vie, l'habillement, le commerce...

jeudi 1 mars 2012

Photographies à l’œuvre : Enquêtes et chantiers de la reconstruction 1945-1958


Parallèlement à l’exposition présentée par le Jeu de Paume au château de Tours jusqu'au 20 mai 2012 les Éditions Le Point du Jour éditent "Photographies à l’œuvre : Enquêtes et chantiers de la reconstruction 1945-1958".

À la Libération, le Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme (MRU) fut chargé de remédier aux destructions de la guerre autant qu’à la vétusté de l’habitat. Dès 1945, un service photographique interne documente l’état du bâti et surtout les constructions nouvelles.


Plus de trente-six mille clichés sont ainsi réalisés jusqu’en 1958, date à laquelle le terme de "reconstruction" disparaît de l’intitulé du Ministère. Le livre raconte cette histoire en mettant l’accent sur quelques chantiers et enquêtes remarquables, issus de ce fonds en grande partie inédit. Dans l’immédiate après-guerre, le MRU engage des "chantiers d’expérience" ; parmi ceux-ci, divers types de maisons préfabriquées à Noisy le Sec, et la vaste reconstruction du centre ville d’Orléans. Vues générales, ouvriers au travail, phases de construction illustrent ici l’urgence de rebâtir.

Les "chantiers d’Etat" répondent, eux, au besoin de loger mieux et davantage une population qui s’accroît. Du Havre à Marseille, les opérateurs du Ministère photographient les premiers grands ensembles. Parallèlement, des "enquêtes sur l’habitat" accompagnent, au début des années 1950, des études sociologiques soutenues par le MRU. Elles décrivent des quartiers populaires à Rouen et Petit-Quevilly (en Normandie), au Chambon-Feugerolles (près de Saint-Etienne), à Montreuil sous Bois et à Pantin (en région parisienne). La plupart sont dues à Henri Salesse, photographe au MRU pendant près de trente ans. On y découvre les logements insalubres mais aussi les habitants et la vie de rue.

Les images du MRU rendent sensibles les enjeux urbains, et plus largement sociaux, de la France d’après-guerre. Elles constituent aussi un exemple de cette production "grise" (administrative ou industrielle) que l’histoire de la photographie commence à étudier.

Danièle Voldman est historienne, directrice de recherche au CNRS. Ses travaux portent principalement sur l’histoire urbaine du XX° siècle. Elle a notamment publié La Reconstruction des villes françaises de 1940 à 1954. Histoire d’une politique (L’Harmattan, 1997).

Didier Mouchel est chef du projet photographie au Pôle Image Haute-Normandie (Rouen). Il a déjà consacré un ouvrage à deux des enquêtes du MRU sur l’habitat : Henri Salesse. Enquêtes photographiques, Rouen 1951 et Petit-Quevilly 1952 (GwinZegal, 2008).

HLM boulevard Tonnelé, architecte Leroy, Tours 30 mars 1956
Photographie : Pierre Mourier
© MEDDTL – fonds MRU

Photographies à l’œuvre : Enquêtes et chantiers de la reconstruction 1945-1958
Format : 21,5 x 22,5 cm
Broché sous jaquette
144 pages
114 photographies en bichromie
ISBN : 978-2-912132-70-3
30 euros

2 commentaires:

  1. J'avais été voir l'exposition, et j'avais été déçu du peu de documents sur Tours...

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    1. @Guillaume

      C'est le sentiment de beaucoup. C'est dommage en effet qu'il n'y ait pas eu + de photos sur Tours et l'agglo.

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